- SALOMON (ARCHIPEL DES ÎLES)
- SALOMON (ARCHIPEL DES ÎLES)SALOMON ARCHIPEL DES ÎLESAncien protectorat britannique, indépendantes depuis le 7 juillet 1978, les îles Salomon se situent à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, entre 5 et 12 degrés de latitude sud, à environ 1 600 kilomètres de Port Moresby, 2 200 de Brisbane, 1 700 de Nouméa et 5 000 de T 拏ky 拏. L’État des îles Salomon ne comprend pas en fait tout ce qui en bonne logique géographique constitue l’archipel des Salomon. À l’ouest, en effet, les îles de Bougainville et de Buka, anciennes colonies allemandes confiées à l’Australie après la Première Guerre mondiale, ont été rattachées à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à qui elles apportent notamment les importantes ressources des mines de cuivre de Bougainville. En revanche, la province de l’est, avec ses petites îles dispersées entre 600 et 800 kilomètres à l’est de la capitale, Honiara, constitue en fait l’extrémité nord de l’arc insulaire des Vanuatu. Les Salomon sont, en dehors de la Nouvelle-Zélande et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le plus vaste des États archipélagiques du Pacifique, avec 28 370 kilomètres carrés. Si on laisse ses annexes du Nord (atoll d’Ontong Java, ex-Lord Howe), du Sud (Mu Nggava, ex-île Rennell) et de l’Est (îles Santa Cruz), l’État des Salomon est constitué d’un double alignement ouest-nord-ouest - est-sud-est de grandes îles encadrant une sorte de mer intérieure large de 60 à 120 kilomètres: au nord Lauru (ex-Choiseul), Bogotu (ex-Santa Isabel) et Malaita, au sud le groupe de Nouvelle-Géorgie, Guadalcanal et Makira (ex-San Cristóbal). La plus vaste est Guadalcanal (5 336 km2).Toutes ces îles sont montagneuses et en grande partie volcaniques; elles culminent à Guadalcanal (mont Makarakomburu, 2 447 m). Leur histoire géologique, très complexe, semble avoir commencé au milieu du Mésozoïque avec des successions de grands épanchements magmatiques et de dépôts sédimentaires détritiques et coralliens. Si les volcans, de type péléen ou vulcanien, sont peu actifs, les tremblements de terre constituent une menace. Le seul secteur de l’archipel où il y ait de vastes espaces de basses terres alluviales ou sédimentaires est le nord de Guadalcanal.L’archipel est soumis à un climat de type subéquatorial insulaire, marqué par une remarquable constance des températures (Honiara, 26,5 0C de moyenne annuelle, avec une amplitude annuelle de moins de 1 0C). Les pluies sont abondantes toute l’année (de 3 à 4 m et beaucoup plus en montagne), avec un maximum pendant l’été de l’hémisphère Sud. Ce n’est que dans les îles du Sud, Makira et surtout Guadalcanal, qu’apparaissent des oppositions sensibles entre une partie sud et est « au vent», très arrosée, et un versant nord et ouest, où les pluies sont sensiblement moins abondantes. Les Salomon sont souvent affectées par des cyclones (par exemple celui, dévastateur, de 1986). Ces conditions naturelles favorisent l’existence d’une forêt ombrophile qui couvre plus de 90 p. 100 de la surface de l’archipel.Les Salomon sont peu peuplées. Avec quelque 368 000 habitants en 1994, leur densité n’est que de 13 habitants au kilomètre carré. La population est presque entièrement mélanésienne (94 p. 100), avec seulement quelques petits groupes polynésiens dans des îles périphériques (Mu Nggara, Ontong Java). Les indigènes parlent une grande variété de langues, mais aussi un pidgin dans les villes et les plantations, et l’anglais qui est la langue officielle. Les Salomon ont été parmi les premières îles du Pacifique découvertes par les Européens, puisque c’est en 1568 que le navigateur espagnol Alvaro de Mendaña de Neira, parti du Pérou à la recherche des îles fabuleuses du roi Salomon de la Bible, les parcourut pendant plusieurs mois, et leur laissa cette toponymie espagnole caractéristique. Ce n’est que deux siècles plus tard que l’Anglais Philip Carteret (1767), puis les Français Bougainville (1768) et Surville (1769) les redécouvrirent et en 1781 que le géographe Buache les identifia comme les îles vues par Mendaña. C’est à Vanikoro, dans les Santa Cruz, à l’est de l’archipel, que fit naufrage Lapérouse en 1788. Les Salomon restèrent encore plus d’un siècle un espace mal connu et redouté, où les « chasseurs de merles» australiens et autres prirent l’habitude de venir recruter de gré ou de force, à partir de 1870, des travailleurs pour les plantations du Queensland australien et des Fidji. La Grande-Bretagne s’intéressa à l’archipel pour faire pièce à la progression allemande, et en 1898-1899, la colonie britannique des Salomon était reconnue dans les limites actuelles. La Seconde Guerre mondiale attira l’attention sur les Salomon, point extrême de l’avancée japonaise, où se déroulèrent les furieux combats localisés à Florida et surtout dans la plaine nord de Guadalcanal, autour de l’unique aérodrome (Henderson Field). Confrontés brutalement avec les techniques modernes et l’opulence américaine, les indigènes subirent un ébranlement psychologique qui donna naissance à des «cultes du cargo » prévoyant le prochain retour de l’âge d’or.Redevenues britanniques, puis indépendantes depuis 1978, les Salomon ont une population qui s’accroît très rapidement, avec un des plus forts excédents naturels du monde (33 p. 1 000 en 1993). Une grande majorité des habitants vit dans des hameaux dispersés en pratiquant une agriculture vivrière fondée sur les racines et les tubercules, surtout sur la patate douce et le taro, les cocotiers fournissant le revenu monétaire (coprah). La partie moderne de l’agriculture est constituée par des plantations de cocotiers (îles Russell, Guadalcanal) et par de grandes exploitations de palmiers à huile, de canne à sucre, de cacaotiers, et de culture mécanisée du riz. Contrôlant une zone maritime de plus de 1,3 million de kilomètres carrés, les Salomon ont signé des contrats avec une grosse société japonaise pour la pêche du thon (32 200 t en 1987). Les principaux secteurs industriels sont les conserveries de poisson, le sciage du bois, le brassage de la bière. Le tourisme reste une activité secondaire, et les activités tertiaires sont souvent embryonnaires. La seule ville véritable est Honiara, la capitale (33 700 hab. en 1989), sur la côte nord de Guadalcanal, née sur les restes d’un ancien camp militaire américain. Les autres centres sont beaucoup moins importants: Gizo (3 700 hab. en 1990) à l’ouest, Auki (3 200 hab. en 1990) à Malaita.Les Salomon ont un P.N.B. par habitant évalué en 1992 à 600 dollars, ce qui les place parmi les pays relativement pauvres, même si ces chiffres, qui ne tiennent pas compte de nombre d’activités vivrières, doivent être pris avec précaution.
Encyclopédie Universelle. 2012.